Y aurait-il de l'arnaque dans l'air ?... Ce nouvel opus de Gorillaz, au visuel irrésistible, peut-il être aussi sublime dedans que dehors ?... Eh bien oui ! On aura rarement vu mariage plus réussi, celui de l'artwork et de la musique. C'est d'ailleurs bien de cette fusion qu'est né le groupe Gorillaz, celle du génial musicien touche-à-tout Damon Albarn et du cartoonist hors pair qu'est Jamie Hewlett. Accompagné d'un magnifique livret d'une douzaine de pages où les quatre toons de Gorillaz - Murdoc, 2-D, Russel, Noodle - illustrent joyeusement chacun des titres du CD, le G SIDES du mondialement célèbre groupe virtuel est en fait une collection de dix B-sides enrichie d'une section multimédia.
Dès les premières notes, le leitmotiv "it's the music that we choose" chanté par Damon, nappé de distorsions électro-pop et repris en boucles, donne le ton : place à l'expérimentation musicale, fun et libérée. Suivent sur cet album les principaux ingrédients de la musique de Gorillaz. Primo, une basse lourde et résonnante, typique du reggae jamaïcain, à la limite de l'hypnotique sur "12D3" et "Ghost Train" et qui apporte à "Dracula" une atmosphère agréablement inquiétante. Secundo, une rythmique saccadée, entêtante sur le mélodieux "Left Hand Suzuki Method", funky sur le chaleureux remix de "19-2000" et carrément rap sur le radio edit de "Rock The House", quatrième single du groupe, chanté par Del Tha Funky Homosapien. Le maître du hip-hop US cède sa place aux rappers anglais de Phi Life Cypher sur "The Sounder" ainsi que sur le superbe remix de "Clint Eastwood". Tercio, un Damon plus slacker que jamais dont la voix éraillée et le chant nonchalant nous berceraient presque sur "Hip Albatross", face B très recherchée des collectionneurs. L'ensemble est plutôt apaisant, à l'instar de "Faust", morceau essentiellement instrumental limpide comme l'eau claire parcouru de beats répétitifs. Sans oublier, en bonus, les super clips vidéo pour "Clint Eastwood" et "Rock The House".
Maryse LALOUX
Pour PRESTO! Fan et Webzine Rock du Grand Nord, http://presto.presse.fr